vendredi 24 septembre 2010

Choc culturel

Beaucoup de ce que l’on fait en médecine générale n’est pas scientifique. À preuve, une visite de routine de nourrisson ; à part s’assurer qu’il n’y a pas de problème grave oculaire, cardiaque ou des hanches, tout le reste n’est que « conseils d’usage ». On se cache derrière des lignes directrices « officielles » à goût scientifique –voir Rourke-, on s’assure que les poids et tailles soient dans la « normale » (mais quelle normale ? les courbes utilisées jusqu’à très récemment, sponsorisées pas des compagnies de préparation lactée pour nourrissons et issue de sondages mal foutu sne prenant pas en compte les diversité ethniques) et on parle dodo, nutrition, élimination, etc.

Récemment je suis allée rencontrer le magnifique Clarence, un mois, qui est né en France. Pays industrialisé, à culture quand même similaire à la nôtre. Je m’attendais à de légères différences dans les fameux conseils d’usages –les parents français qui m’emmènent leurs bébés ici sont souvent surpris du peu de vitamines et autres fortifiants que l’on suggère- et savait qu’on était rendu moins loin dans la campagne publicitaire pro-allaitement à tout prix- mais vraiment, je n’en suis pas revenue. D’abord, un séjour de 3 à 7 jours à l’hôpital ; une séparation mère-bébé au début dans la plupart des maternités. Une emphase sur mettre le bébé dans sa propre chambre dès le retour à la maison, alors qu’ici le co-dodo est roi et mon choc le plus grand : ici, quand on voit les bébés à la pouponnière, on enseigne illico aux parents comment les emmailloter, pour favoriser le sommeil, les calmer mais de ne pas utiliser d'oreiller ou douillets par pur du syndrome de la mort subite du nourisson. En France, au contraire, les bébés ne doivent absolument pas être emaillotés, ils doivent pouvoir bouger, d’où la « gigoteuse ! » . Et vous voyez sur la photo que la chasse à l'oreiller et la douillette n,est pas ouverte là-bas...  Et évidemment, on leur donne une panoplie de produits pour les soins de la peau et du cordon, ainsi qu'une panoplie de vitamines, dont de la vitamine k orale tant qu’il est allaité –ici, on injecte une fois et c’est tout. Comme quoi tous les goûts sont dans la culture…

1 commentaire:

  1. Ce qui est intéressant c'est de comparer sur quelles bases sont données les recommandations. Ce qui est problématique en France, c'est que les recommandations ne sont jamais nationales, mais changent d'un hôpital à l'autre, selon les lubies et whims du chef de service. Les différences que tu as observées dans cet hôpital précis (il y en a dont les femmes sortent plus vite, d'autres moins) sont en fait ponctuelles parmi des flopées d'autres différences. Ce qui est "culturel", en France, c'est que tous les médecins ne sont pas d'accord... Et la vitamine K soluble et les produits pour les soins de la peau sont donnés gratuitement par les labos dans un "colis-cadeau" où figure aussi du lait maternisé... qui est donc celui que la mère donnera de toute manière si elle n'allaite pas parce que "puisqu'il est donné par l'hôpital, il est bon"...L'industrie est superprésente dans les maternités françaises.

    RépondreSupprimer