dimanche 27 juin 2010

le quatrième pouvoir...

Dans un cours de politique, au Cegep, je me souviens d'avoir adoré l'idée du journalisme comme le quatrième pouvoir.

On oublie, parfois, combien on est chanceux de vivre dans nos pays aisés et démocratiques (même si on peut discuter ad nauseam à savoir si les baîllons et les prorogations sont vraiment démocratiques). Où nos journaux, même s'ils sont souvent à la solde de l'establishement médiatico-industriels (les Conrad Black, PKP et Paul Desmarais), peuvent critiquer le gouvernement, peuvent fournir des analyses poussées et du travail de terrain entraînant parfois excuses, congédiements ou démissions de nos élus.

Ailleurs, comme au Rwanda, tous les journalistes n'ont pas cette chance. Au milieu d'une campagne électorale féroce, alors que le pays se remet -ou non- d'un génocide atroce où les enjeux occidentaux ont enflammés des différents ethniques pas si ancestraux que cela, le journaliste Jean Leonard Rugambage s'est intéressé à la tentative de d'assassinat de Faustin Kayumba Nyamwasa, un chef d'armée proche du président du Rwanda; il a été abattu par balle, devant chez lui, avant d'avoir terminé l'enquête. Reporter sans Frontières l'avait presque prédit en mettant Kagame sur la liste des prédateurs de la liberté de presse.

Le gouvernement de Paul Kagame, malgré le support de la communauté internationale -l'ONU a osé le nommer un des superhéros de la lutte à la pauvreté- perd les pédales. Il a retiré l'accès internet au journal Umuvugizi après avoir interdit sa publication. Qu'a-t-il à cacher?

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