Des fois c'est drôle d'espionner les gens. De se cacher derrière un bouquin, un journal, un café, et d'écouter les autres parler (André Carpentier, d'ailleurs, a écrit un magnifique ouvrage sur les flâneries dans les cafés).
Je profitais donc dune entre-deux-rendez-vous pour siroter un café en écoutant les gens. Un plus-hipster-que-nature emmerdait sa voisine de table en empilant des platitudes et des clichés sur la politique. En trois minutes il a dit qu'acheter c'est voter, que la démocratie est la plus belle valeur occidentale, que chaque politicien est "fake" car ils ont des faiseurs d'images, que le pouvoir corrompt les plus purs, et j'en passe car c'était trop. Et sa conclusion enthousiaste -pas du tout ironique, même pas blasée ou desspérée, non, enthousiaste!- "On a les élus qu'on mérite". Le choc m'a fait renverser mon verre d'eau. Qui a arrosé son Macbook. Ça lui apprendra.
Parce qui on mérite Harper et Charest alors que les USA méritent Obama tout de suite après avoir mérité dobleiou bush, je déménage. Dans une dictature. Où je n'aurai rien mérité.
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